Photo Julien BILLAUDEAU

Julien BILLAUDEAU

Julien Billaudeau est né à Chambray-les-Tours en 1983, la tête dans les étoiles : Roald Dahl et Tomi Ungerer. Après avoir dessiné et peint à peu près tout et n’importe quoi, il part à Paris pour étudier à l’École Estienne où il apprend l’illustration, mais aussi la gravure sur bois, la lithographie et la sérigraphie et entre dans la section image imprimée aux Arts-Déco de Paris. Après un séjour de quelques mois en Asie à la découverte de la gravure sur bois chinoise, il illustre des livres pour enfants, expose ses dessins, anime des ateliers avec des adolescents...

 

Entretien avec Julien BILLAUDEAU à l'occassion de la parution du Loup dans le panier à salade, septembre 2015

Pourquoi n’as-tu pas mis de chaperon rouge à la petite fille?

C’est la deuxième fois que tu travailles avec benjamins media. La première fois, c’était avec le Monstre mangeur de prénoms en 2008 ! Qu’est-ce qui a changé depuis ?
Quand j’ai dessiné les illustrations du Monstre mangeur de prénoms j’étais encore étudiant, c’était mon premier livre. Depuis j’en ai dessiné d’autres, l’illustration est devenue mon métier et aussi je suis devenu papa. Mais je crois que tout ça n’a pas véritablement changé ma manière d’aborder chaque livre. Je commence toujours avec un regard neuf. Je n’ai pas de recette que j’applique à chaque fois et chaque projet est l’occasion de me questionner à nouveau sur ma manière de dessiner et de raconter une histoire. Ainsi, je ne m’ennuie jamais !

T’es-tu inspiré de l’imaginaire de Charles Perrault pour dessiner ce Petit Chaperon rouge revisité par Virginie Piatti ?

Non, je suis vraiment parti de l’histoire écrite par Virginie Piatti. J’ai d’abord lu et relu son texte de nombreuses fois pour bien en saisir les subtilités, les clins d’œil, la structure aussi. Et ensuite j’ai réfléchi à l’univers graphique que je voulais apporter à l’histoire. Parce que justement ce n’est pas l’histoire du petit chaperon rouge, mais plutôt celle de la rencontre entre deux petits êtres curieux : un petit loup et une petite fille habillée de rouge. Il y a des références à l’histoire originale de Charles Perrault, mais celle-ci n’est qu’un point de départ.

L’histoire joue sur les différences mais aussi sur les jeux de miroirs entre la famille du loup et celle de la petite fille. Comment as-tu fait transparaître ces parallélismes ?

J’ai bien aimé cette approche, il y a des parallèles dans l’histoire, et même dans la structure du récit, que j’ai voulu mettre en valeur par mes images. C’est par exemple le cas sur les pages où le loup et la petite fille se font tour à tour attraper et qu’ils imaginent le sort qui leur est réservé.

Tu illustres beaucoup d’albums jeunesse mais celui-ci est pour des enfants à partir de 2 ans. Est-ce plus difficile de dessiner pour des albums destinés à des tout-petits ? Le travail est-il le même ?

Oui, c’est la première fois que je m’adresse à d’aussi jeunes enfants. Cela m’a demandé un petit temps d’adaptation pour trouver mon écriture : plus douce, des formes simplifiées pour aller à l’essentiel... Mais l’utilisation de la gamme de couleur réduite et le jeu avec les superpositions des couches de couleurs, ce sont des partis pris graphiques que j’ai déjà utilisés plusieurs fois.

Tes images ne sont pas les seules à illustrer le texte du Loup dans le panier à salade , il y a aussi une mise en scène sonore, cela complique-t-il le travail ? Cela a-t-il une influence sur les dessins ?

J’ai commencé à illustrer le texte sans avoir entendu la mise en forme sonore, elle n’a donc pas eu d’influence au début de mon travail. Par la suite, j’ai juste adapté quelques images pour qu’elles correspondent davantage à certaines ambiances sonores.

Pourquoi ce choix de couleurs «pales» ?

C’est une gamme chromatique que j’aime bien : des couleurs douces qui peuvent se superposer les unes aux autres et créer des effets de transparence et de surimpressions.

Quelle est ta salade préférée ?

Je les aime toutes, mais en vinaigrette !