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Michaël ESCOFFIER

Michaël Escoffier est né en France en 1970. Il se découvre très vite une passion pour l’écriture. Auteur d'une cinquantaine d'albums jeunesse, il a découvert la littérature jeunesse sur le tard. C'est la rencontre en 2006 avec l'illustratrice Kris Di Giacomo qui lui ouvre les portes des éditeurs. Ensemble, ils réalisent leurs premiers albums. S'en suivront d'autres collaborations avec différents illustrateurs.

 

Entretien avec Michaël ESCOFFIER, fév. 2016


Pouvez-vous nous raconter la naissance du livre « Les punitions » ?

C’est un thème qui est rarement abordé frontalement dans l’édition jeunesse. Et pourtant, je pense qu’il y a beaucoup à dire sur le sujet. Au départ, j’avais pensé écrire un catalogue de punitions pour les parents à court d’idée, avec à chaque fois une petite notice, les précautions à prendre, les effets indésirables… et bien sûr des punitions de plus en plus stupides. Mais j’ai eu peur que certains parents prennent cela au premier degré. J’ai donc préféré les faire sortir de la bouche de ces quatre enfants et j’ai poussé l’exagération au plus loin.

« Les punitions » est votre premier livre CD. Qu’est-ce qui vous a poussé à proposer un texte à un éditeur de livres audio ?

En fait, c’est Benjamins Media qui est venu me chercher. Ils m’ont présenté leur collection, que je connaissais mal et j’ai trouvé le concept intéressant. En plus, il y a un soin particulier porté aux enregistrements. Ce n’est pas une simple lecture des textes, mais la mise en place d’un véritable univers sonore et musical riches qui participe, au même titre que les illustrations, à donner du relief et du sens à l’histoire.

Est-ce plus compliqué d’écrire un livre qu’un livre CD ?

Quand on écrit un livre, on n’est pas obligé de tout dire dans le texte. On peut compter sur les illustrations pour expliciter certains passages et jouer sur le rapport texte/images. Par exemple, j’aime bien faire des livres dans lesquels la chute est uniquement visuelle, sans aucun commentaire. Mais pour un livre-CD, a fortiori lorsqu’il est pensé pour des lecteurs malvoyants, l’histoire lue doit pouvoir fonctionner toute seule, sans les images. C’est une petite contrainte supplémentaire.

C’est votre première collaboration avec Benjamins Media. Heureux ?

Collaborer avec un nouvel éditeur, c’est un peu comme ouvrir une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Avec Benjamins Media, je me suis tout de suite senti en confiance. Ils m’ont laissé faire ce que je voulais sans trop me punir et en contrepartie, je leur ai délégué certaines tâches que j’aime bien gérer habituellement, ce qui finalement m’a soulagé.

Vous avez écrit une chanson sur les punitions qui figure en bonus sonore sur le CD. Pas trop déçu d’entendre des enfants la chanter à votre place ?

Dès l’écriture de cette chanson, j’avais en tête des voix d’enfants. Je l’ai pensée dans la continuité de l’histoire, et il me semblait logique que ce soit les personnages du livre qui la chantent. Pourtant, je chante bien, hein ! Vous voulez que je vous montre ? Non ? Bon, d’accord…

Quel regard portez-vous sur le travail de Félix Rousseau, l’illustrateur ?

Quand j’ai proposé ce texte à Benjamins Media, je n’avais aucune idée de la façon dont on pouvait l’illustrer. C’était juste un long dialogue entre quatre enfants non identifiés, sans autre commentaire ni indication. Félix s’en est sorti haut la main, en donnant du corps à cette histoire avec des illustrations magiques, désarmantes de simplicité. Et tous ceux qui font des livres vous diront que faire simple, c’est ce qu’il y a de plus difficile.

On vous punissait souvent, petit ?

Jamais, j’étais trop sage ! Ça a bien changé…

 

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